vendredi 28 décembre 2012

De temps en temps le poème et tout le temps la poésie



la vie dans le ciel  file en deux traits brillants

la fenêtre s'éclaire enfin le matin très blanc

et l'avion là-haut emporte plusieurs histoires

 rien n'a changé depuis hier et c'est demain

le chat se moque de toute fièvre il est bien

la vie là-haut a déjà fini sa course éclair


on ne voit presque plus rien de son passage

sa trace ressemble à un petit nuage fin et doux

dans ma bouche toujours ce goût de papier

quand on lèche une enveloppe pour coller

tous les voeux qu'on envoie au nouvel an

(...)

plus rien dans le ciel à présent que le vide

bleu hiver d'une journée de décembre

Poème écrit ce jour par SD pour saluer le matin et croire en l'an neuf qui vient...

dimanche 9 décembre 2012

Une très belle journée nordique!


Sandrine Cnudde
Ce fut une très belle journée où les langues du Nord étaient à l'honneur à travers la poésie et les arts plastiques! Beaucoup de monde venu partager un repas joyeux et du vin chaud! Mais aussi pour écouter Sandrine Cnudde, Maj-Siri Österling, Anne Clément, Kristina Haataja, hélène Sanguinetti, Susanna Lehtinen, Kestin Tillberg!
Beaucoup de monde!
Maj-Siri et Anne Clément

Kristina et Hélène

Kristina nous a lu un poème de Eeva Kilpi qu'elle a traduit:

Lorsque les mamies meurent
elles se transforment en prairies fleuries, en foin
certaines mamies deviennent des arbres,
qui murmurent au-dessus de leurs petits-enfants,
les protègent contre pluies et vents,
en hiver étendent leurs branches
en cabane de neige pour les abriter
Mais auparavant elles auront connu la passion.

(Eeva Kilpi, 
traduction: Kristina Haataja)

mais aussi une belle traduction en finnois d'un extrait du dernier recueil d'Hélène Sanguinetti, Et voici la chanson,  et même du Trovatello de Sylvie Durbec, issu du recueil La Huppe de Virginia ! 



Il faut enjamber Océan qu’est-ce que tu dis  qu’est-ce
que tu dis ?
Il n’est pas de botte qui aille loin pas d’âge ni clairon
Pour enjamber Voici la Chanson qui fait pleurer
de joie Tu pleures oh pourquoi Pleure ? n'ai pu
prendre tous les chemins humains à la fois
oh là là un seul humain  et  ta main


Turha ruikuttaa
Turha ruikuttaa
Siellä on sudenkorento
Siellä on sudenkorento
Se ritisee
Se ritisee

Suis ici de l'autre côté c'est nuit et rire à l'instant
près de toi  suis ici ailleurs et tourne
avec la Danse oh ces Bras
Sainte Foi est en moi oh là là là
Dans la côte flamenco suit flamanca
Suis-moi où nous allons si glisse le pied et torrent roule



Le trovatello dans la boîte à fourbis
Trovatello romukopassa

petit enfant tout gris
pieni harmaa lapsi
à peine né déjà chiffonné
hädin tuskin syntynyt ja jo ryppyinen 
en hasard de papier jeté
paperin mukana viskattu
boule de peau de poils pas encore aimée
mytty ihoa karvaa ei vielä rakastettu
sans nom sans voix sans rien

nimetön äänetön olematon
de ce que les autres enfants
ei lainkaan kuin muut lapset

mais lui ce mot léger comme un lange
kevyt kuin kapalo

linge des anges ou anche d’une langue inventée
kuin enkelien lakana tai soittimen kieli

croisée comme les cordes autour du panier
solmittu naruksi korin ympärille

descendu dans l’eau pour l’y noyer
laskettu veteen sinne hukutettavaksi
(...) 





lundi 26 novembre 2012

Dimanche 9 décembre, c'est bientôt!

photo F.Ridard

Chers amis de la Petite Librairie des Champs,

La petite Librairie rouvrira ses portes d'hiver avec un grand souffle venu du Nord!
NORVEGE, SUEDE et FINLANDE seront à l'honneur.

Cette journée, 
nous la commencerons à midi trente par un repas nordique partagé! 

Ce qui nous permettra de faire connaissance avec nos invitées.
Ainsi nous pourrons échanger déjà sur ces 3 pays nos représentations et la réalité...
et voir les expositions  de photos et poèmes manuscrits encadrés de Sandrine Cnudde  et Maj-Siri Osterling. 

Ensuite à 14 h 30/15 h lecture de Sandrine Cnudde de retour de Norvège...

à 15.30  lectures de Kristina Haataja ( poètes françaises traduites en finnois, ses propres oeuvres...) et de Susanna Lehtinen, de Kirstin Tillberg, plasticiennes.

à 16 h lecture d 'Anna Clément avec  "La glace et le soleil" , un livre d'artiste créé en octobre 2011 avec la peintre suédoise Maj-Siri Österling. Les poèmes sont en quatre langues: occitan, français, norvégien et tornedalien (langue minoritaire du Nord)
Table de livres évidemment.


RAPPEL AG la veille...17 heures au Moulin Brûlé.

Boulbon fête l'arbre!


samedi 10 novembre 2012

Rennes toujours et encore!

oeuvre d'Elice Meng


Livres, beaucoup, lus, achetés, consultés.
Joie de lire encore Roberto Bolano et ses néochiliens.
Découvertes. Elice Meng à Mézières, sameid matin.
Soleil radieux aujourd'hui sur la Bretagne.
Salon du livre à Combourg avec MLD, Esperluette et d'autres encore.

Visite du beau (très beau) musée des Beaux-Arts de la ville, le long de la Vilaine.
Et hier soir invitée à une soirée vin et poésie à Mordelles en compagnie du poète Erwan Rougé.

L'heure la plus étrange est cinq heures
et cette insupportable odeur de marée verte

Entre deux soulèvements de sable
une femme  chancelle   en riant

Elle a les yeux cendres  elle ment
C'est plus fort  les yeux   elle ment

Elle dit  regarder un ange
On dit cela au vent   à la cruauté du vent

Dans cette absurde odeur de marée basse
Il y a toujours une poussière

une légèreté de mort
qui vous pénètre l'oeil

Paul les oiseaux, ed. Le dé bleu/l'idée bleue

Ai aussi rencontré le poète Jean-Pascal Dubost qui a été le premier résident de la villa Beauséjour à Rennes, là où je suis en ce moment, devant l'herbe gelée du matin et le ciel clair.

Nerfs à vif sans relâche et c'est ainsi, qu'ils me font fonc-
tionner foncièrement qui je suis quel que soit quand je
quitte l'habitat pincipal où je vis et demeure et travaille ils
me font prendre peau d'horzain et me rendent frogné, alors
partant, sac de proses et proses de terre en tête du mal
d'horreur qui me travaille et ronge"loin des rumeurs de
libération entretenues tout au long de la journée depuis
Bagdad", et la rumeur aux trousses, j'entre en résidence au
monde les mots à la bouche où que ce soit ainsi sans relâche
aussi vif à Rennes -

Nerfs, édition la Dragonne

De très bons vins du Sud ouest (Gaillac et Madiran) et un poète que je en connaissais pas, plein d'ardeur et de mots, Sébastien Lespinasse qui a réalisé ce qu'il appelle un Pneumo-Récital!

Une idée pour la Petite Librairie et peut-être pour notre fête nordique du 9 décembre!

Rappel: AG le 8 décembre à 17 heures.

mercredi 31 octobre 2012

Dimanche 9 décembre : retenez votre journée, nous partons dans le grand Nord!

Chers amis de la Petite Librairie des Champs,


La petite Librairie rouvrira ses portes d'hiver avec un grand souffle venu du Nord!
NORVEGE, SUEDE et FINLANDE seront à l'honneur.
Cette journée, 
nous la commencerons par un repas nordique partagé! 
Ce qui nous permettra de faire connaissance et d'inaugurer les petits noëls.
Nous pourrons échanger déjà sur ces 3 pays nos représentations et la réalité...
Il y aura aussi une expo  de photos et poèmes manuscrits encadrés de Sandrine Cnudde + sa lecture, de retour de Norvège...
Egalement des lectures de Kristina Haataja ( poètes françaises traduites en finnois, ses propres oeuvres...) et
de Susanna Lehtinen, et de Kirstin Tillberg, plasticiennes.
Une poète occitane 'Anna Clément avec  "La glace et le soleil" , un livre d'artiste créé en octobre 2011 avec la peintre norvégienne Maj-Siri Österling. Les poèmes sont en quatre langues: occitan, français, norvégien et tornedalien (langue minoritaire du Nord)
Table de livres évidemment.


AG la veille...17 heures au Moulin Brûlé.

lundi 22 octobre 2012

Rennes, la poésie, le brouillard, aujourd'hui comme hier


La poésie a une maison.

La poésie a un jardin.

La poésie a des oiseaux.

Qui chantent et sont vivants.

La poésie est vivante.

La poésie a une cuisine.

Il y a des poètes maigres.

La poésie a un cimetière.

Il y a des poètes morts.

Il y a des poètes voraces.

La poésie a un canal.

La poésie est une maison.

La poésie est un jardin.

Il y a des décombres.

La poésie est une cuisine.

La poésie est un canal.

Il y a beaucoup de mots.

Canal cuisine cimetière.

La poésie est un dictionnaire.


SD, inédit


Lien possible pour suivre le journal de résidence de SD à Beauséjour:  

jeudi 18 octobre 2012

A Nantes, Thomas Bernhard chez Orphée

A Nantes Festival Midiminuit.

Et la rencontre, comme en arrière revient une ombre, de Thomas Bernhard, dont les poèmes revivent grâce au renouveau de la collection Orphée/La Différence, Sur la terre comme en enfer, dans une belle traduction de Suzanne Hommel. Retrouvaille émouvante.

Et certes, j'ai aussi acheté de la poésie vivante (entre autres Camille de Toledo), mais revoir le nom de T.B. sur un livre est réconfortant. Et après avoir lu ces derniers temps beaucoup de poésie italienne et rencontre souvent des pères et des mères célébrés par des poètes aussi différents que Pasolini, Anelli ou Caproni, je découvre ce court poème de Thomas Bernhard:


Souvenir de la mère morte

Dans la chambre mortuaire repose un visage blanc, tu peux le soulever
et le porter chez toi, mais mieux, tu l'enfouis dans la tombe des parents,
avant que ne vienne l'hiver et qu'il ne couvre de neige le beau sourire de ta mère.

mardi 16 octobre 2012

Philippe Jacottet


LA VOIX
Philippe Jaccottet

 Qui chante là quand toute voix se tait ? Qui chante
avec cette voix sourde et pure un si beau chant ?
Serait-ce hors de la ville, à Robinson, dans un
jardin couvert de neige ? Ou est-ce là tout près,
quelqu’un qui ne se doutait pas qu’on l’écoutât ?
Ne soyons pas impatients de le savoir
puisque le jour n’est pas autrement précédé
par l’invisible oiseau. Mais faisons seulement
silence. Une voix monte, et comme un vent de mars
aux bois vieillis porte leur force, elle nous vient
sans larmes, souriant plutôt devant la mort.
Qui chantait là quand notre lampe s’est éteinte ?
Nul ne le sait. Mais seul peut entendre le cœur
qui ne cherche la possession ni la victoire.







mercredi 10 octobre 2012

Ce soir avec Smouroute on reste à Rennes, Maison de la Poésie, où deux poètes vont jouer à Smouroute perché

On ne part pas



chat enfermé dans le motif
des dromadaires en croix
cerné de noir comme un rire
au-dessus de toi je le vois.
en porte-voix du bonheur des soirs
avec le vent tout le vent des nuits
qui fait danser le peintre Guy
qui va vient qui rêve qui raconte
ce que c'est qu'un voyage en couleur
au chemin du singe vert sans peur!

Sylvie Durbec, La huppe de Virginia, édition Jacques Brémond


Smouroute un jour a avalé
sa langue
regarde encore plus
le dedans
se parle de l'intérieur
Polonais Bachi Bouzouk
c'est sa langue à lui
sa langue de chat
qu'on donnera pas
c'est pour les morts
qu'on garde au chaud
une langue d'intérieur
ça se prête pas
c'est comme un appareil
dentaire
qu'on a pas eu
les mêmes qu'on met
dans la bouche des enfants
 pour redresser les dents

c'est l'accent d'enfance
qu'on a gardé
les dents de travers

Nathalie Guen, inédit




jeudi 4 octobre 2012

Lucetta Frisa


Ritorno alla spiaggia (extrait)


(…)
la mia passeggiata com’è tranquilla

vicino al mare tranquillo il mio respiro

la mia coscienza tranquilla e infelice

saluto i conoscenti con la mano

ciao che stai facendo qui

ammazzo il tempo

con le frasi pensate

da una panchina

da una strada

da una casa

la compagnia è il loro ingenuo segreto

l’image

qu’est-ce que l’image

quand la vie

vient sur nous

et plus rien

que son pas

de passante

pressée

ce que je dis

est une larme…

se questa passeggiata torna a capo

e nell’acqua marina vedo

una sagoma che mi somiglia

sono dentro una sfera il mondo

è una rotonda lacrima uno specchio

concavo dappertutto e non c’è scampo.

Pour voir devant

le voir se retirer

mais le regard

est l’eau

où le monde

se noie

et

nous

avons

soif

dans la lumière

ora con chi sto camminando? con mia madre

e tutti i morti amati e i vivi

così lontani

con i ricordi di chi cammina

e di chi ha già camminato possedendo

il respiro perdendolo a ogni passo

Les vers en français sont de Bernard Noël
 Lucetta Frisa

mercredi 3 octobre 2012

Alda Merini, Mare







MER



Je marche sur mes eaux de femme.

Je t’expliquerai qu’il y a une mer salée

et une mer pleine d’amour.

La ligne de démarcation a été ma poésie.

Avec elle j’ai divisé les mystères de la mer

et mon propre mystère.

Cependant j’ai compris que dans les petites choses,

comme ma modeste maternité,

il existe des mers infinies.

Où s’alternent seiches et larmes,

des choses jamais vues et grandeur de Dieu.

Et j’ai compris que la poésie est inutile.

Comme la beauté de la mer,

si on ne pense pas à qui l’a créée

qui est un grand mystère.


Alda Merini, Dopo tutto anche te, Après tout même toi, Oxybia Éditions, 06620 Le Bar-sur-Loup, 2009, pp. 80-81. Traduction française de Patricia Dao.

dimanche 30 septembre 2012

6 ET 7 Octobre à BOULBON:l'ARBRE dans tous ses états


À BOULBON FÊTE DE L'ARBRE DANS TOUS SES ÉTATS

SAMEDI 6 OCTOBRE
Dès 9h venez participer aux interventions collectives sur les platanes de la
place : habillage et mise en couleurs... À 10h -Circuit-promenade dans la Montagnette : botanique, installations, lectures... Départ place Gilles Léontin.
À 14h -Ateliers d'écriture/arts plastiques -Cour de l'école des Saules.
À 14h -Circuit-promenade dans la Montagnette : botanique, installations, lectures... Départ place Gilles Léontin. À 14h30 – Ouverture du parcours artistique des jardins et des cours dans
le village -chapelle Saint-Marcellin : installations, expositions peinture,
sculpture... Plan des lieux à découvrir à disposition place Gilles Léontin. À 16h 30 -Inauguration du parcours artistique. Rendez-vous place Gilles Léontin.
À partir de 19h sur le parvis Sainte-Anne -verre de l'amitié suivi d'un pique-nique tiré du sac et à la nuit noire : Projections, surprises lumineuses...
DIMANCHE 7 OCTOBRE
À partir de 10h -Stands, animations, ateliers -Place Gilles Léontin. De 10h à 12h -Ouverture du parcours artistique. À 13h -Repas au Café du Commerce, sur inscription -15€. De 15h à 17h -Ouverture du parcours artistique. À 16h lecture d'un conte.

Contact : François Ridard au 04 90 43 94 82 
ou Sylvie Durbec 06 26417042