lundi 9 novembre 2015

lundi 2 novembre 2015

C'est dans deux jours: samedi 14 novembre à 18h30 conférence dansée de Louise DESBRUSSES!





Le corps est-il soluble dans l'écrit ? conférence dansée, 18.30, Petite Librairie des Champs, Boulbon

Que fait le corps aux mots ? Que font les mots aux corps ? Si les mots affectent les corps (ne le font-il pas ?) qu'écrire, le sachant ? que donner à lire, le sachant ? Essai en mouvement sur sa pratique de l'écriture, Le corps est-il soluble dans l'écrit explore le voyage de l'auteure de L'argent l'urgence(P.O.L) du corps au texte & des mots vers le geste. La conférence se prolonge par d'un échange avec le public.

Louise Desbrusses se déploie depuis quelques décennies dans (et autour d')un corps doté de muscles, d'os, de tendons, de veines, d'artères, d'organes et autres, en un point (toujours) changeant de l'espace-temps depuis lequel elle extrait et organise mots et mouvements sous une forme ou une autre, voire plusieurs (combinées ou pas). Le concept de flèche du temps permet de classer les dites formes par ordre (plus ou moins) chronologique dont deux romans, L'argent, l'urgence (2006) et Couronnes Boucliers Armures (2007) publiés chez P.O.L. La conférence dansée a été donnée à paris le 22 octobre à la Maison Rouge.

participation aux frais: 5 euros. Réservation : durbec.sylvie@orange.fr ou au 0626417042
(apéro partagé ensuite: chacun amène de quoi boire et manger.)

Petite Librairie
  des
  Champs,
  Le
  Moulin
  Brûlé,
  602
  rte
  de
  Mézoargues,
  CD81,
  13150
  Boulbon
   
  



vendredi 23 octobre 2015

Festival Indigo dès le 30 octobre à midi à La petite Librairie des Champs


D'abord le vendredi 30 octobre à midi, repas partagé au Moulin Brûlé avec les écrivains du Festival Indigo dont la Petite Librairie est partenaire; le festival commence à la Petite Librairie de Boulbon et se poursuit à Arles et à Tarascon (représentation théâtrale à Tarascon) et même en Camargue! du 30 octobre au 3 novembre 2015

          Le 30 octobre à midi nous organisons une rencontre amicale et  informelle en compagnie des premiers auteurs et artistes arrivés.            En présence de Nathalie M’Dela-Mounier, Gaël Massé, Hakim Bah, Moha Souag, Mélanie Devoldère, Hicham Zouitni, Benjamin Sanz.

Plus d'informations prochainement.
Inscriptions nécessaires pour la rencontre du 30 octobre. Nombre de places limitées. pensez à réserver! 


À la librairie Lettres Vives de tarascon, le samedi 31 à 11 heures nous recevrons Gaël Massé pour discuter en compagnie de son éditeur de la pièce qu'il a écrite : 

Le Soldat Antoine. 

Une pièce jouée par des comédiens et des marionnettes pour continuer de transmettre la mémoire de la Grande guerre sans sombrer dans l'horreur mais sans rien masquer de ce qu'il s'est passé.


La pièce sera joué le soir-même au Château de Tarascon à 20 heures.
Gaël Massé


Ensuite le 14 novembre nous accueillerons Louise Desbrusses pour une conférence dansée à 18.30. Là aussi réservation indispensable.
Que fait le corps aux mots ? Que font les mots aux corps ? Si les mots affectent les corps (ne le font-il pas ?) qu'écrire, le sachant ? que donner à lire, le sachant ? Essai en mouvement sur sa pratique de l'écriture, Le corps est-il soluble dans l'écrit explore le voyage de l'auteure de L'argent l'urgence(P.O.L) du corps au texte & des mots vers le geste. La conférence se prolonge par d'un échange avec le public.

Louise Desbrusses se déploie depuis quelques décennies dans (et autour d')un corps doté de muscles, d'os, de tendons, de veines, d'artères, d'organes et autres, en un point (toujours) changeant de l'espace-temps depuis lequel elle extrait et organise mots et mouvements sous une forme ou une autre, voire plusieurs (combinées ou pas). Le concept de flèche du temps permet de classer les dites formes par ordre (plus ou moins) chronologique dont deux romans, L'argent, l'urgence (2006) et Couronnes Boucliers Armures (2007) publiés chez P.O.L.



                              Participation: 5 euros. 

mardi 20 octobre 2015

30 octobre à midi : Hakim Bah, Moha Souag, Mélanie Devoldère et d'autres encore !

D'abord le vendredi 30 octobre à midi, repas partagé au Moulin Brûlé avec les écrivains du Festival Indigo dont la Petite Librairie est partenaire; le festival commence à la Petite Librairie de Boulbon et se poursuit à Arles et à Tarascon (représentation théâtrale à Tarascon) et même en Camargue! du 30 octobre au 3 novembre 2015

          Le 30 octobre à midi nous organisons une rencontre amicale et  informelle en compagnie des premiers auteurs et artistes arrivés.            En présence de Nathalie M’Dela-Mounier, Gaël Massé, Hakim Bah, Moha Souag, Mélanie Devoldère, Hicham Zouitni, Benjamin Sanz.

Plus d'informations prochainement.
Inscriptions nécessaires pour la rencontre du 30 octobre. Nombre de places limitées. pensez à réserver! 


À la librairie Lettres Vives de tarascon, le samedi 31 à 11 heures nous recevrons Gaël Massé pour discuter en compagnie de son éditeur de la pièce qu'il a écrite : 



Le Soldat Antoine. 


Une pièce jouée par des comédiens et des marionnettes pour continuer de transmettre la mémoire de la Grande guerre sans sombrer dans l'horreur mais sans rien masquer de ce qu'il s'est passé.


La pièce sera joué le soir-même au Château de Tarascon à 20 heures.

Gaël Massé


Ensuite le 14 novembre nous accueillerons Louise Desbrusses pour une conférence dansée à 18.30. Là aussi réservation indispensable.

Que fait le corps aux mots ? Que font les mots aux corps ? Si les mots affectent les corps (ne le font-il pas ?) qu'écrire, le sachant ? que donner à lire, le sachant ? Essai en mouvement sur sa pratique de l'écriture, Le corps est-il soluble dans l'écrit explore le voyage de l'auteure de L'argent l'urgence(P.O.L) du corps au texte & des mots vers le geste. La conférence se prolonge par d'un échange avec le public.

Louise Desbrusses se déploie depuis quelques décennies dans (et autour d')un corps doté de muscles, d'os, de tendons, de veines, d'artères, d'organes et autres, en un point (toujours) changeant de l'espace-temps depuis lequel elle extrait et organise mots et mouvements sous une forme ou une autre, voire plusieurs (combinées ou pas). Le concept de flèche du temps permet de classer les dites formes par ordre (plus ou moins) chronologique dont deux romans, L'argent, l'urgence (2006) et Couronnes Boucliers Armures (2007) publiés chez P.O.L.



                              Participation: 5 euros. 

jeudi 24 septembre 2015

La petite Librairie continue sa route d'automne !




Nous prévoyons un événement poétique fin octobre à l'initiative de Yann Miralles qui nous présentera un poète qu'il aime, informations à venir et peut-être le retour du poète sud africain Denis Hirson!
Ensuite en novembre il y aura de quoi faire ( Festival Indigo, Louise Desbrusses, Philippe Biget etc..! et peut-être Jacques Josse).

Le Festival Indigo que nous avons accueilli l'an dernier à la fin de leur événement en est à sa 3° édition. 
L'an dernier nosu les avions accueillis à al fin du festival par une belle journée partagée.
Cette année, nous lancerons le Festival le vendredi 30 X à midi et nous aurons le plaisir de déjeuner en compagnie de deux auteurs que nous fera rencontrer Isabelle Gremillet, sans doute Gaël Massé dont le texte, Le soldat Antoine sera donné le lendemain soir au Château de Tarascon, et peut-être Fatou kande Senghor, auteur de Walabok, une histoire du hip hop au Sénégal.
Le programme complet de la manifestation vous sera communiqué très bientôt. Ateliers, animations diverses et même une lecture au Phare de la Gacholle!

Tarascon et Boulbon entrent donc dans la programmation rejoignant ainsi Arles.

De la sorte la Petite Librairie poursuit son chemin et entre dans sa huitième année!
L'âge de raison?

jeudi 4 juin 2015

Marc Petit nous envoie un beau texte sur Hölderlin!


HÖLDERLIN




Il avait chanté les fleuves de son pays, le Neckar, le Rhin, le Danube, interrogeant les tours et détours de ces êtres mythiques dont les humeurs orientent l’histoire des peuples et leur destin.
Né au milieu des vignes, dans l’austère et paisible Souabe, que pouvait-il espérer de la vie, ce fils de pasteur voué à la même carrière que son père prématurément disparu, si ce n’est la satisfaction du devoir accompli, à l’abri des remous de l’histoire et des coups de vent du génie ?
Il s’était lancé dans le vide, comme les enfants des pauvres, qui pour quelques sous, plongent du haut des rochers dans un trou d’eau. Comment vivre poétiquement sur terre ? La poésie ne nourrit pas son homme : il lui fallut se faire précepteur, endurer des humiliations, ne connaître d’amours que clandestines.
Le 8 pluviôse an X (28 janvier 1802), Friedrich Hölderlin arrive à Bordeaux pour prendre une place d’« instituteur » chez le consul de Hambourg, Johann Christoph Meyer, par ailleurs négociant en vins, qui possède une belle demeure néoclassique dans les allées de Tourny et une autre propriété du côté de Blanquefort.
La ville elle-même retient peu son attention. Ses pas le mènent vers le Port de la Lune, les vignes alentour, la colline de Lormont. A quai, deux navires portent le nom de Christophe Colomb : « le Columbus de Stettin, capitaine Kotin Roorgant, venant dudit lieu, chargé de bois du nord », et un autre bâtiment, américain celui-là, « doublé en cuivre et construit dans la vieille Angleterre, à vendre de gré à gré ».
La paix revenue, écrit un journal local, tous les esprits sont dirigés vers la restauration du commerce, source unique de la prospérité. Bois de teinture, café, coton, cacao, indigo, poivre, cannelle, girofle, muscade, riz, sucre, tabac, savon, eaux-de-vie et vins. Une cité dont le commerce repose principalement sur les colonies, voilà qui élargit singulièrement l’horizon d’un Wurtembergeois ! Et ressuscite l’aventure des Grecs, peuple de marins, aux antipodes du repli sur les valeurs du sang et du sol du germanisme naissant.
Good Friends, Le Désir de la Paix, Die Gute Hoffnung, Harmonia, Le Courier des Isles, L’Heureuse Nouvelle, sont quelques autres noms lus sur les coques des navires au fil des jours.
La mer et les vivants, non la terre et les morts. Les femmes brunes, et le vin rouge, presque noir, et les figuiers. Adossé, au dessus de la rive escarpée, à la colline qui est pour lui, le Souabe, comme un dernier lointain contrefort du pays natal, Hölderlin songe : le lieu sans lieu de la poésie à venir, ne serait-ce pas cette pointe, cette avancée de terre entre deux eaux, face à l’inconnu du grand large ? Etre poète, n’est-ce pas cela, se tenir là, entre les deux fleuves, le dos au vent, là où la mer commence, où elle s’engouffre, parler au rythme du flux et du ressac, au lieu de l’échange, dans le va-et-vient des eaux pulsées par les trois cœurs, ou bien même sur la crête dansante du mascaret ?
Nul ne sait ce qui s’est passé un jour de mai (floréal) 1802, pourquoi cette fuite précipitée jusqu’à Nürtingen, la ville où habitait sa mère. Au retour, un de ses amis le découvre avec stupeur : « méconnaissable, dépenaillé, maigre, dans un état de grande excitation », Hölderlin a presque déjà l’air du fou qu’il sera bientôt.
Seul témoin de l’expérience bordelaise, un poème, « En Souvenir », écrit un an plus tard, nous permet d’entrevoir un peu de cette beauté que Rilke appelait « le premier degré du terrible », tout au bout du promontoire:

Le vent du nord-est souffle
Pour moi le plus cher entre tous
Parce qu’il présage esprit ardent
Et bonne traversée aux gens de mer.
Mais va, toi, maintenant,
Salue la belle Garonne
Et les jardins de Bordeaux
(…)
Ils sont partis, les hommes
Vers les Indes lointaines
Là-bas, à la pointe battue de vent
Près des coteaux plantés de vignes
Là où descend la Dordogne
Et ensemble avec la superbe
Garonne s’élargit
Le fleuve en mer. Car l’océan
Prend et redonne la mémoire
Et l’amour aussi rive les yeux,
Mais seuls les poètes fondent ce qui demeure.
 

Marc PETIT

dimanche 24 mai 2015

31 mai à Boulbon: 4 poètes invités par la Petite Librairie des Champs!


La Petite Librairie des Champs
accueillera le dimanche 31 mai quatre poètes
pour aller vers l’été :

cercle de papiers froissés, abbaye de Noirlac, travail mené par Marylène Millerioux


Olivier Bastide, Estelle Fenzy, Yann Miralles et François Rannou

La petite librairie ouvrira ses portes à 11 heures

La lecture au jardin se fera à 11.30 si le temps le permet
ensuite


nous partagerons un pique-nique tiré du sac

et après le café

à 15 heures
nous aurons le plaisir de les écouter à nouveau



Olivier Bastide est né en 1962 à Carpentras dans le Vaucluse. Il publie en revues dont Soleils et cendre, Verso, Les Archers, Phoenix, Décharge, Saraswati... Ses derniers recueils parus sont, aux Solicendristes, Le Matamore sous l’étoile (2008), chez Encres vives, Dans le Ventre bleui de soufre, après le vent furieux advint le jour (2010), aux Éditions de l’Atlantique, Fragmentaires (2012), aux Editions Cardère Petits poèmes diversement appréciables mais néanmoins écrits avec grande attention (2014). À noter sa participation aux ouvrages collectifs des éditions Sillages, dont Palestine (2013), à l’anthologie Métissage de L’Arbre à paroles (2012), aux spectacles chorégraphiques d’Elena Berti Voyagedimages (2008), Sentimenti di danza (2010) et aux travaux poétiques du Scriptorium de Marseille.
Exposition photographique dans le cadre du festival Trace de poète 2015 : 28, via della Madonna, Pistoia.


Estelle Fenzy est née le 15 janvier 1969. Après avoir vécu près de Lille puis à Brest, elle habite en Arles où elle enseigne dans un collège de la ville. Elle écrit depuis 2013.
Publications en revues : Europe, Secousse, Remue.net, Ce qui Reste, Ecrits du Nord (éditions Henry), Microbe, Les Carnets d’Eucharis. Nouvelles contributions programmées dans Europe, Recours au Poème et Terre à Ciel.
Publications :
CHUT (le monstre dort) aux éditions de La Part Commune (avril 2015)

Yann Miralles, né en 1981, vit et enseigne dans le Gard. Il a reçu le prix Voronca en 2011. Il est l’auteur de Travail au drap rouge, paru chez Publie.net. De lui on peut lire une étude sur Mémoire du mat d’Emmanuel Laugier, parue dans la revue remue.net à l’automne 2009. 
Yann Miralles a également donné plusieurs notes de lecture à Poezibao.
Il a été en résidence à Espalion au cours de l’été 2011. Publications : 
Travail au drap rouge, publie.net, 2009 
Jondura, Jondura, Jacques Brémond, 2011, ô saisons, ô châteaux, L’Atelier du Grand Tétras, 2014


François Rannou est né à Nice en 1963.

Traducteur de l’allemand et de l’anglais (Emily Dickinson), du catalan et du breton.
Il a réalisé des livres d’artiste avec Hung Rannou, Maya Mémin, Thierry Le Saëc et Yves Picqet. Participe également à des performances et des lectures collectives à voix haute.
Il a consacré un numéro de la revue Europe à la littérature de Bretagne.
Dernières publications : La chèvre noire (pubie.net) et rapt (éditions de La Nerthe)



Table de livres.

Sur le blog de la Petite Librairie il sera possible de faire connaissance avec les poètes à travers leurs textes.

jeudi 21 mai 2015

Poèmes de François Rannou et Olivier Bastide, invités à la Petite librairie le 31 mai




La Creuse, photo SD



eau échevelée                        d’une rive à
l’autre je suis traversé par le
courant, pris dans l’énergie
d’une mémoire affranchie d’elle-même :
froid, coups, muscles, raison du corps
comme entre veille et sommeil,
le bruit disparaît soudain — fracas !



FRANCOIS RANNOU
Extrait d’on ne voit rien, on ne fait que voir, inédit


Totems SD/SL



Enfantine aguerrie n° 1
Il est venu calme, s’est arrêté près de l’alambic, l’a reniflé. Il est parti. Le vent aussi a circulé dans cette pièce. Puis l’insistance, sûre de son pas, a répété cette évidence neuve. Trois petits mots et s’en vont les œillères, les casques abrutissants. Il reste pour mille ans le chant d’agnostiques velus que j’aime prétendre mes enfants. Ce sont paroles hirsutes, propos bellement illusoires, pointes bleues et soleils.
(Gnossienne n° 1)
OLIVIER BASTIDE 

mercredi 20 mai 2015

Deux textes de Yann Miralles et Estelle Fenzy invités à la Petite Librairie du 31 mai





10 août


Montagnes
soleil de fin de route
bien arrivés

Au téléphone tu dis

Je suis malade

Trois mots
trois tonnes d’argile
sans émail

Moi l’oiseau rieur
le bec le cœur
en une seconde

cloués

 Estelle Fenzy, Chut le monstre dort, La part commune ed.






Quelques flèches d’ici
          (pages)




Les flèches, toujours. On dit des oiseaux. Ce pourrait des souvenirs, de la nostalgie, ou simplement du temps. Tout se ressemble dans cette image. On ne sait plus ce qui vient ni s’en va. On ne voit, on n’entend qu’éclat, vitre qui étincelle, ciseaux qui coupent le fil, porte claquée. On cherche à esquiver, mais trop tard. L’instant brûle.
Jacques Ancet, Les travaux de l’infime.


Mon désir s’envole vers elle,
la nuit et dès que le jour luit,
mon seul secours est désir d’elle.
Jaufre Rudel, Chansons pour un amour lointain.






je suis la flèche et la corde.

cela qui traverse l’air chaud, compact d’un été, cela qui délicatement dissipe par son souffle la brume sur le Lot au lever, qui suit l’écoulement de l’eau, son cours lent dans la vitesse paradoxale d’un vers comme
projectif,
qui se poursuit de syllabe en syllabe, qui vise
le cœur adorable de l’été – va vers
toi.

qui vient.

et cela aussi qui vibre longtemps, qui pousse, permet
l’impulsion – la profération première.





ils lancent, d’un coup sec mais avec douceur, nonchalamment mais précis, le fil de pêche à l’eau
plusieurs mètres plus loin. deux garçons
et (plus tard sur la rive en face) un homme. ils lancent.

je vois ce simple geste de lancer
le fil de pêche
là où ils sont. plusieurs mètres
plus bas. ce geste si beau. que j’aimerais transposer
à mon poème. oui lancer des phrases

dans l’écoulement du monde. 
ramener quoi. peu importe la prise, 
au fond. seul compte le geste simple et beau
de lancer. parler.

et de même ce geste de tirer
des flèches vers toi. & par le poème là oui
te mouliner 
jusqu’à moi




//
souvent j’ai visé le dur, l’intact réel, j’ai voulu 
dire l’air compact et chaud 
de l’été –
indéchirable.

recherche vaine, sans cesse
ajournée, illusoire – une voie
sans issue.

mais prenant le réel
des jours d’ici
dans des mots adressés
à toi, flèches 
que je t’envoie 
journellement – voilà que 
il me semble
je l’atteins.




Ces pages sont prises à un « journal » écrit en juillet 2011 lors d'une résidence au Vieux Palais d'Espalion. Je les dédie, en signe de reconnaissance et d'affection, à celles et ceux qui ont permis cette résidence – aux amis du poème, aux amis tout court.

Yann Miralles